Les Causes de la Récession Japonaise

Par Benjamin Powell, novembre 2002

 

    

Après des décennies de croissance économique “miraculeuse” suite à la deuxième guerre mondiale, l’économie japonaise a brusquement vacillé en 1990 et stagne depuis. Pourquoi? Ni les hypothèses monétaristes et keynésiennes ne peuvent l’expliquer. Seule la théorie autrichienne du cycle économique peut le faire.

Une vue d’ensemble de l’économie du Japon pour la période 1985-2000

Après les accords du Plaza en septembre 1985, l’appréciation du yen frappe durement le secteur des exportations et la croissance économique passe de 4.4% en 1985 à 2.9% en 1986 (EIU 2001).[1] Le gouvernement tenta de compenser les effets d’un yen fort en adoptant une politique monétaire axée sur le crédit facile entre janvier 1986 et février 1987. Pendant cette période, la Banque du Japon abaisse le taux d’intérêt de 5 à 2.5 pourcent. Ce stimulus a pour effet la création de bulles spéculatives énormes dans l’immobilier et la bourse. Le gouvernement répond finalement en resserrant la politique du crédit et les taux sont augmentés cinq fois en 1989 et 1990 jusqu’à un taux de 6 pourcent. Suite à ces hausses, le marché finit par s’écrouler.

L’indice Nikkei tombe de plus de 60%, passant d’un sommet de 40,000 points à la fin de 1989 à 15,000 points en 1992. Il remonta quelque peu au milieu des années 1990 lorsque plusieurs se mirent à espérer que l’économie allait bientôt recommencer à croître, mais comme cela ne se produisit pas, le prix des actions chuta de nouveau. L’indice Nikkei tomba sous les 12,000 points. Les prix de l’immobilier s’effondrèrent également pendant la récession, de 80% entre 1991 et 1998 (Herbener 1999)

Le produit national brut réel stagna au cours des années 1990, passant seulement de 428,826 milliards de yens en 1990 à 469,480 milliards de yens à la fin de l’années 2000.[2] L’économie connaît une croissance négative depuis 1998. Le taux de chômage passa de 2.1% en 1991 à 4.7% à la fin de l’année 2000. Bien que ce taux puisse sembler bas d’après les standards internationaux, une hausse à 4.7% est énorme au Japon étant donné le contexte historique et culturel de ce pays où les travailleurs gardent leur emploi pour la vie et le fait que le taux de chômage ne grimpa jamais au-dessus de 2.8% dans les années 1980. Le taux de chômage officiel est aussi sous-estimé puisque le gouvernement japonais offre des « subventions d’ajustement à l’emploi » aux compagnies qui gardent des employés redondants à ne rien faire. (Herbener 1999).

L’Explication Keynésienne et sa Solution

Selon la théorie macro-économique keynésienne, les fluctuations des cycles économiques s’expliquent par un effondrement de la demande globale du marché. La consommation est vue comme relativement stable, aussi le fleurissement de la demande est du à un déclin des investissements. Keynes n’explique pas de façon précise pourquoi les investissements s’effondrent ; il l’attribue à des vagues irrationnelles d’optimisme ou de pessimisme chez les entrepreneurs. Si les bulles spéculatives des années 1980 sont ignorées et qu’on se concentre uniquement sur la performance de la bourse japonaise entre 1989 et 1992, une perte de confiance brutale se produit au sein du monde des affaires et les investissements se sont écroulés, ce qui provoque la chute de 60 pourcent du Nikkei. Puisque le déclin des investissements n’est pas attribuable à quelque chose de spécifique dans la théorie keynésienne, celle-ci est difficile à réfuter. Néanmoins il y a eu au Japon une récession qui ne s’est pas corrigée d’elle-même suite au déclin des investissements.

Dans la théorie keynésienne, les prix sont « rigides » et ne s’ajustent pas rapidement pour atteindre un équilibre. Bien que l’économie puisse éventuellement revenir à un équilibre, celui-ci n’est pas inévitable. Même si l’ajustement des prix rétablit éventuellement l’équilibre, les adeptes du keynésianisme croient que le processus prend beaucoup trop de temps. Selon ceux-ci, le gouvernement doit poursuivre une politique fiscale active en baissant les impôts et en augmentant les dépenses afin de faire augmenter la demande et compenser pour le manque d’investissements et aider le pays a sortir d’une récession. Les partisans de cette doctrine préfèrent habituellement un accroissement des dépenses gouvernementales. Plusieurs des politiques utilisées au Japon cadrent bien avec la théorie keynésienne, mais celles-ci n’ont pas réussi à sortir ce pays de la récession.

Entre 1992 et 1995, le Japon a essayé six programmes de dépenses totalisant 65.5 trillions de yens et a abaissé l’impôt sur le revenu en 1994. En janvier 1998, le Japon a de nouveau réduit le niveau de taxation pour un montant total de 2 trillions ou 1,000 milliards de yens. Puis, en avril de la même année, le gouvernement a dévoile un programme de « stimulus » fiscaux valant plus de 16.7 trillions de yens, dont la moitié pour des travaux publics. En novembre 1998 un nouveau programme fiscal axé sur un stimulant de 23.9 trillions de yens fut annoncé. Un an plus tard, en novembre 1999, un autre stimulus fiscal de 18 trillions de yens était annoncé. Finalement, en octobre 2000, le Japon annonça un autre programme fiscal de 11 trillions de yens afin de stimuler l’économie. Pendant la décennie de 1990, le Japon a essayé 10 programmes de stimulus d’une valeur totale de 100 trillions de yens et chacun a échoué. Ces programmes de dépenses ont, par contre, laissé le gouvernement japonais dans une condition fiscale lamentable. Les dépenses gouvernementales ont été telles que la dette publique excède maintenant 100 pourcent du PNB (le plus haut taux du G7) et d’autres dettes sont en vue lorsqu’on tient compte du secteur « hors budget ».

Le cadre keynésien permet la naissance d’une trappe à liquidité dans laquelle le déplacement de la courbe LM n’a pas d’effet sur la demande globale. Les partisans de cette théorie peuvent mentionner l’échec des banques japonaises dans leurs tentatives de provoquer un redressement économique (voir la section sur le point de vue monétariste ci bas) comme une preuve de leur théorie. La solution keynésienne en cas de trappe à liquidité c’est que le gouvernement prête lui-même aux entreprises au lieu de créer des liquidités dans le système bancaire. Le Japon a le Programme Budgétaire de Prêts et d'Investissements (PBPI), une branche du gouvernement japonais qui opère à l’extérieur du budget normal du gouvernement et qui équivaut a environ 70 pourcent des dépenses du budget général. Le PBPI est surtout financé par les montants d’épargnes collectées par le système postal. Une fois l’argent collecté, celui-ci est prêté via le fidéicommis du ministère des finances et les diverses agences de celui-ci. La plupart du temps cet argent n’est pas alloué aux projets les plus productifs.

Les politiciens du Parti Liberal Democratique (PLD) dirigent la plupart de ces agences gouvernementales. L’Economist Intelligence Unit affirme que “l’argent du PBPI est dirigé vers des partisans traditionnels du PLD comme ceux qui existent dans l’industrie de la construction, sans regard aux coûts et bénéfices des projets spécifiques » (EIU 2001, p. 30).

Bien que l’approche keynésienne concernant les prêts directs du gouvernement permette de court-circuiter les problèmes créés par le refus des banques de prêter, elle ne permet pas à l’économie de se rétablir. Les fonds ne sont pas alloués selon des critères axés sur le marché et la préférence des consommateurs mais sur l’affiliation politique des entrepreneurs. Ceci amène à des coûts d’emprunt supplémentaires pour ceux qui recherchent des fonds privés ainsi qu’à une distorsion supplémentaire de l’économie. Aussi, puisque ces prêts sont souvent risqués, les conditions fiscales du Japon se détériorent d’avantage. Une fois que les dettes du PBPI et les autres dettes « hors budget » sont incluses, la dette du Japon est probablement de plus de 200 pourcent du PNB (EIU 2001).

Paul Krugman, un néo-keynésien proéminent reconnaissait récemment que :

«  Le système japonais qui redirige les montants d’épargne du système postal vers des projets publics qui ne sont que peu ou pas utiles à la population est monumentalement inefficace. Il en va de même de la pratique qui consiste à éponger les dettes de compagnies qui ne redeviendront jamais profitables ce qui équivaut à employer du capital (humain et matériel) pour produire ce que personne ne veut. (Krugman 2001)

Krugman affirme cependant que ceci ne constitue pas un problème dans la mesure où le Japon ne produit pas à sa pleine capacité. Il dit qu’affirmer le contraire est erroné puisque le fait de tourner son regard vers la production nous détourne du véritable problème : Une demande inadéquate. Mais le problème du Japon n’est pas que la demande globale est inadéquate, c’est plutôt que la structure de la production ne rencontre pas les attentes spécifiques des consommateurs. Produire des biens dont personne ne veut et encourager la mauvaise allocation du capital et des investissements ne peut pas aider l’économie. Cette politique est équivalente à la vielle panacée keynésienne à une dépression en payant des gens pour qu’ils creusent des trous et les bouche ensuite. Aucune de ces deux politiques ne revitalisera l’économie puisque aucune ne force les compagnies à refondre leurs structures de production pour satisfaire à la demande du consommateur.

Krugman offre une autre solution. Puisque les néo-keynésiens ne préfèrent pas strictement les politiques fiscales par rapport aux politiques monétaires, Krugman recommande une « expansion monétaire non conventionnelle où la banque du Japon achète des dollars, des euros et des bonds du trésor à long terme. Cette politique implique aussi le fait d’encourage une légère inflation et un yen faible. Je pourrais expliquer pourquoi ceci marcherait probablement, mais à quoi bon ? Cela ne se produira pas. » (Krugman 2001). Krugman ne devrait pas penser que ceci ne peut pas se produire, puisque ce scénario est similaire à celui qui s’est déroulé entre le milieu de 1997 et le milieu de 1998, et cette approche a échouée. Au cours de cette période les actifs de la Banque du Japon en papiers commerciaux divers passent de 0 à $117 milliard. (Herbener 1999, p. 14).

Le ministère des finances et la Banque du Japon ont tous les deux acheté à des détenteurs privés des bons du gouvernement, ce qui accrut le montant détenu par le gouvernement à $2.22 trillion, soit 53% du marché des bons du gouvernement tout en faisant en parallèle la promotion d’un yen plus faible. (Herbener 1999). L’économie japonaise ne fut pas stimulée mais connut au contraire les deux pires années de décroissance du PNB de la décennie.

Les recommandations de Krugman sont le résultat de sa croyance que ce pays est piégé dans une trappe à liquidité. Bien que Krugman reconnaisse que le problème se trouve au sein du système bancaire japonais et croit que celui-ci doit être réformé, il croit que l’échec derrière les tentatives d’expansion de la masse monétaire M3 et M1 est dû au fait que le Japon est pris dans une trappe à liquidité. Bien qu’il reconnaisse que l’inflation monétaire actuelle soit inefficace lorsqu’une trappe à liquidité est présente, il croit que l’obstacle majeur en est un de crédibilité. Si la banque centrale pouvait de façon crédible promettre de continuer l’apport de stimulus dans le futur, le Japon pourrait accroître la demande globale et faire revivre son économie. Il recommande l’adoption d’une loi qui forcerait la banque centrale à générer un taux d’inflation d’au moins 4 pourcent par an pendant 15 ans. (Krugman 1998). [3]

Les banques centrales n’ont cependant aucun problème de crédibilité lorsqu’elles promettent de générer de l’inflation. L’histoire de celles-ci en est une d’inflation continuelle de la masse monétaire et d’érosion du pouvoir d’achat de la devise qu’elles émettent.[4] La dette du gouvernement japonais, qui excède 100% du PNB, rend tout à fait crédible toute annonce officielle d’une politique inflationniste puisque l’inflation réduit le poids de la dette qui doit être payée. Vu les précédents historiques en la matière, la population japonaise devrait s’attendre de façon rationnelle a ce que le Japon continue d’accroître la masse monétaire dans le futur, quelles que soient les déclarations publiques qui sont faites.

Les recommandations de Krugman ne feraient qu’empirer les problèmes de ce pays. Tout stimulus fiscal ne sert qu’à maintenir en place la structure existante de production au détriment de la préférence des consommateurs. Pire encore, une politique d’inflation continue introduit une distorsion dans le signal entre consommateurs et entrepreneurs et résulte en d’avantage d’investissements inadéquats qui devront être liquidés éventuellement (voir la section sur la théorie autrichienne plus bas).

Bien que les théoriciens keynésiens puissent plausiblement affirmer que les causes de la récession japonaise soient consistantes avec leur théorie, plusieurs politiques keynésiennes n’ont pas réussi à redonner vie à l’économie japonaise. Des dépenses massives et des prêts ont été essayés au cours de la dernière décennie. En se concentrant sur la demande globale, les partisans de Keynes oublient le problème essentiel du Japon : Une non correspondance entre les structures actuelles de production et la demande spécifique des consommateurs. Les programmes de dépenses keynésiens n’ont pas seulement failli à leur objectif de tirer l’économie japonaise hors de la récession, elles ont aussi placé le gouvernement dans une position financière critique et introduit une distorsion supplémentaire qui pousse l’économie plus loin encore des préférences du consommateur.

L’Explication et la Solution Monétariste

L’école monétariste, tout comme l’école keynésienne, n’a aucune difficulté à trouver une cause à la récession japonaise. Les monétaristes blâment la contraction de la masse monétaire ou même le ralentissement de son expansion comme la cause de la récession. En 1987 le taux d’escompte fut abaissé à 2.5 pourcent afin de stimuler la demande interne. Une bulle immobilière s’en suivit. Pour mettre un frein à cette bulle, le taux d’escompte fut haussé 5 fois, jusqu’à 6 pourcent pendant les années 1989 et 1990, ce qui mit un frein au crédit et provoqua l’éclatement de la bulle. Depuis cette contraction monétaire, l’économie du Japon est en récession. Les monétaristes peuvent affirmer que la Banque du Japon a provoqué une contraction trop rapide qui a causé un ralentissement économique, un peu comme ce que Milton Friedman raconte dans the Great Contraction concernant la grande dépression américaine.

Traditionnellement les monétaristes ont recommandé une ré-inflation suite à une contraction de la masse monétaire afin d’éviter une dépression durable. Les monétaristes recommandent cette solution parce qu’ils voient traditionnellement la courbe LM comme relativement abrupte et la courbe IS comme ayant une pente plus plate. Ce groupe de monétaristes a vu cette politique être implantée et échouer au Japon.

L’expansion monétaire japonaise n’a pas permis à ce pays de se sortir de la crise. De 6 pourcent le taux d’escompte fut abaissé à 4.5% en 1991, 3.25% en 1992, 1.75% pendant la période 1993-1994 et 0.5% pour la période 1995-2000. Cette chute dramatique des taux d’intérêt n’a pas permis de stimuler l’économie japonaise, mais l’échec de cette politique n’est pas nécessairement un échec de la théorie monétariste. Le système bancaire japonais est largement vu comme un canard boiteux qui a besoin d’une réorganisation. Pratiquement tout le stimulus que des taux d’intérêt bas devaient apporter ne s’est pas concrétisé parce que la communauté bancaire a accru ses liquidités plutôt que d’accroître ses prêts. Beaucoup de banques ont des prêts qui sont supportés par une garantie collatérale qui ne vaut plus qu’entre 60 et 80% que sa valeur initiale lorsque les prêts fut consentis. Certaines banques fusionnent, d’autres ont été nationalisées. De tels problèmes ont contribué à l’inefficacité des politiques monétaristes.

Certains monétaristes affirment que les taux d’intérêt devraient être ignorés et que la masse monétaire elle-même devrait être contrôlée. Milton Friedman a fait la promotion d’une expansion de la masse monétaire de 3 ou 4 pourcent par an. Au cours des années 1990, la masse monétaire japonaise a grossi de façon continue. M2 a connu une croissance substantielle de 507,526 milliard de yens en 1991 à 629,664 milliard de yens en 2001, un accroissement de 25 pourcent au cours de la décennie, ou 2.5% par an. Les monétaristes affirment que le Japon aurait dû suivre leurs politiques avant que la récession ne s’installe. L’accroissement rapide puis la contraction de la masse monétaire seraient donc la cause de la bulle spéculative et de son éclatement.

Contrôler la masse monétaire peut être difficile, particulièrement lorsqu’on regarde dans quel état se trouve le système bancaire japonais. De l’été 1997 à l’été 1998 le Japon a accru sa masse monétaire de base de 10%, mais la masse monétaire M3 n’a connu une croissance que de 3.5 pourcent. (Herbener 1999). C’est ce que l’école keynésienne appelle de façon erronée une trappe à liquidité. L’absence de crédit effectif, même après expansion de la base monétaire M0, n’est pas causée par le fait que des investisseurs potentiels s’attendent à ce que les taux d’intérêt futurs vont monter, mais plutôt par l’énorme quantité de mauvaises dettes dans le système bancaire qui pousse les banquiers à ne pas prêter. (Herbener 1999).

Dans le cas du Japon ce ne sont pas toutes les idées et solutions monétaristes qui peuvent être qualifiées d’échec comme dans le cas des idées keynésiennes, néanmoins les politiques monétaristes n’ont pas permis au Japon de sortir de la récession.

L’Explication et la Solution de l’Ecole Autrichienne

La théorie autrichienne du cycle économique en est une qui blâme plus le boom insoutenable qui précède que la dépression que la dépression elle-même. (Garrison 2001, p. 120). L’expérience du Japon vers la fin des années 1980 en est une de boum économique insoutenable qui doit s’écrouler. La récession ou la dépression qui suit un boom artificiel n’est pas quelque chose qu’il faut éviter mais quelque chose qui permet de mettre en accord la préférence temporelle des consommateurs et la structure de la production. Selon cette théorie, le boom de la fin des années 1980 était artificiellement causé par la politique expansionniste de la Banque du Japon. La baisse du taux d’escompte en 1985 a initié ce boom. Suite à cette baisse du taux d’escompte, la Banque du Japon a permis une expansion de la masse monétaire de 10.5 pourcent par an entre 1986 et 1990 (International Financial Statistics Yearbook 2001).[5]

Bien que cet aspect ne concerne pas les autres écoles de pensée étant donné la stabilité des prix des biens de consommation à ce moment, la théorie autrichienne identifie l’expansion de la masse monétaire comme le problème. « L’impulsion donnée aux forces du marché par l’expansion du crédit ne dépend aucunement d’un changement quelconque du niveau des prix " (Garrison 2001, p. 71).

Dans la théorie autrichienne, l’accroissement rapide de la masse monétaire rend les taux d’intérêts artificiellement plus bas qu’ils ne devraient l’être et envoi donc le signal aux entrepreneurs qu’ils peuvent se permettre d’investir d’avantage dans des projets à long terme et monopoliser des capitaux pour augmenter leur capacité de production. Le problème est que ces taux d’intérêt bas ne reflètent pas la préférence temporelle des consommateurs, soit le fait de vouloir acheter maintenant ou de vouloir conserver l’argent pour acheter plus tard.

L’Economist Intelligence Unit remarque que le boom de la fin des années 1980 a “encouragé les consommateurs à dépenser et les compagnies à investir comme jamais auparavant. » (EIU 2001). Entre 1987 et 1990, la consommation privée s’est accrue de 5.6% par an alors qu’en même temps la formation de capitaux d’investissement s’est accru de 10.63% par an (International Financial Statistics Yearbook 1994).

La consommation et l’investissement sont des substituts à court terme. Si l’économie opère aux limites de sa capacité de production, les consommateurs peuvent, à court terme, soit consommer d’avantage mais investir moins, ou encore investir d’avantage et consommer moins. L’économie investissait et consommait d’avantage à la fin des années 1980 parce que la banque centrale introduisait une distorsion entre les producteurs et les consommateurs en manipulant les taux d’intérêt. Cette politique ne peut être soutenue que pendant un certain temps pendant que la banque centrale poursuit sa politique d’inflation monétaire.[6] Une fois que l’inflation monétaire ralentit ou se contracte, le boom se termine brutalement et une récession s’amorce. Pendant cette récession, les mauvais investissements sont liquidés et la préférence temporelle des consommateurs est ajustée à la structure de la production. C’est ce qui s’est amorcé en 1990. Lorsque la banque centrale a cessé d’accroître la masse monétaire la bourse s’est effondrée, les investissements ont chuté et une récession s’en est suivie, tout comme le prédit la théorie du cycle économique de l’école autrichienne.[7]

La description autrichienne du boom et de ses causes semble similaire à celle donnée par les monétaristes, mais il existe une différence importante. Les deux écoles sont d’accord pour dire que la contraction de l’expansion monétaire a déclenché la récession, mais les monétaristes voient cette contraction comme quelque chose qui doit être évité pour que la prospérité continue. Dans la théorie autrichienne, la contraction est nécessaire pour restaurer la balance réelle au sein de l’économie, c’est l’expansion précédente qui est un problème. C’est l’une des raisons qui fait que les deux écoles diffèrent au niveau des politiques à appliquer.

Garrison déclare, "La théorie de l’école autrichienne sur les cycles économiques est une théorie de boom insoutenable. Ce n’est pas une théorie de dépression per se." Il ajoute alors “L’histoire des dépressions et de leurs fins, qui peut impliquer une reflation, une dévaluation, la restructuration des dettes est unique pour chaque épisode de chaque économie." (Garrison 2001, p. 120).

Pour la théorie de l’école autrichienne, la récession est nécessaire et une fois qu’elle débute et que les mauvais investissements sont liquidés, l’économie se corrigera d’elle-même. Apres 10 ans, il n’y a encore aucun signe de correction de l’économie. L’école autrichienne reconnaît qu’il faut un certain temps pour qu’une autocorrection se fasse mais pour cela il faut permettre au marche de le faire. Rothbard (2000) résume la position autrichienne de cette façon :

«  Si les gouvernements veulent soulager les effets d’une dépression plutôt que de les aggraver, la seule façon est le « laissez faire », soit laisser l’économie se corriger d’elle-même. C’est seulement s’il n’y a pas d’interférence, directe ou indirecte, et qu’on laisse les prix, les salaires et la liquidation d’entreprises suivre son cours que l’ajustement nécessaire se fera rapidement. Toute tentative pour secourir des entreprises non profitables retarde la liquidation et aggrave des conditions malsaines.(p. 185)

Comme décrit plus haut, le gouvernement japonais a tout fait sauf laisser l’économie s’auto corriger seule.

Les différents programmes de stimulus keynésiens ont modifié la structure de la production pour satisfaire à la demande gouvernementale au lieu de permettre au marché de s’ajuster à la demande des consommateurs. De surcroît la plupart des dépenses l’ont été dans le secteur de la construction, un secteur considérable de l’économie qui compte pour 7.6% du PNB et 9.7% des travailleurs et qui a une influence politique non négligeable. Le parti libéral démocratique, qui est le parti dominant depuis 1955, a vu les compagnies de la construction comme des alliés naturels et a cultive leur loyauté et leur support au fil des ans par le biais de programmes publiques généreux.(EIU 2001).

A cause des liens étroits qui existent entre l’industrie de la construction et le PLD, la plupart des programmes de dépenses mettaient l’emphase sur des travaux publics. Près de la moitié des $16.7 milliard du stimulus d’avril 1998 était réservé à des travaux publics. En novembre 1998, $66.4 milliard des $196 milliard du stimulus subséquent fut dépensé dans les travaux publics. (Herbener 1999). En tout, entre 1991 et l’an 2000, l’industrie de la construction a reçu des commandes du gouvernement équivalent a 59,054.7 milliard de yens ; cette somme représente 30.12% de toutes les commandes reçues par l’industrie de la construction pendant cette période. Les largesses du PLD ont profité à celle-ci immensément. Selon l’Economist Intelligence Unit profile notes, "Des travaux publics généreusement distribués ont permis à beaucoup de compagnies de la constructions qui n’étaient pas profitables de demeurer en affaires" (EIU 2001, p. 40). En permettant à des compagnies non viables, le gouvernement a gêné le processus d’ajustement du marché en conservant une structure du capital qui ne reflète pas les désirs des consommateurs. Si celui-ci avait été libre d’agir, les capitaux et la main d’œuvre auraient été ré-alloués de la construction vers d’autres industries.

Le secteur agricole a lui aussi son influence politique au sein du PLD. La voie politique du lobby agricole est amplifiée du fait que le système électoral japonais ne tient pas compte du vaste exode des campagnes vers les villes après la guerre. Ainsi les votes provenant des zones rurales faiblement peuplées ont un poids excessif par rapport à ceux provenant des villes. (EIU 2001). Ceci a eu pour résultat l’adoption d’un grand nombre de quotas d’importation et d’un programme de support des prix. Des barrières à l’ajustement des prix comme celles-ci nuisent à la possibilité qu’a le marché de s’ajuster à la demande des consommateurs.

La banque centrale a tenté de compenser pour la contraction de la masse monétaire, ce qui a introduit une distorsion supplémentaire dans le signal des prix et ralenti le processus d’autocorrection. En dépit des baisses des taux d’intérêt, l’agrégat monétaire n’a pas répondu correctement à cause de la condition déplorable du système bancaire japonais. Par exemple, lorsque la Banque du Japon a fait croître la base monétaire de 10% entre l’été 1997 et l’été 1998, M2+CD ne se sont accru que de 3.5 pourcent. (Herbener 1999). La contraction des actifs que les banques japonaises ont constaté dans leurs bilans comptables n’a pas seulement gêné les efforts de la BDJ pour injecter de l’argent dans le système mais ont aussi interféré avec leur capacité de servir d’intermédiaires financiers.

L’écroulement du marché immobilier et du prix des actions à la bourse et le ralentissement économique qui a mis en difficulté beaucoup d’emprunteurs a eu pour conséquence que les banques se sont retrouvées avec un nombre considérable de prêts difficilement remboursables pour lesquels les garanties collatérales ne valaient plus que de 60 à 80% de ce qu’elles valaient au départ. (EIU 2001). Selon le Financial Services Agency les institutions financiers japonaises ont pour 31.8 trillion de yens de prêts douteux, et ce chiffre est même généralement considéré comme sous-estimant la réalité. (EIU 2001).

En plus de ces problèmes, les banques qui ont investi dans le boom immobilier ont vu la valeur de leurs actifs chuter de 80% entre 1991 et 1998 (Herbener 1999).

Les banques qui ont investi à la bourse ont vu l’indice Nikkei chuter de 40,000 à 12,000 entre 1989 et 2001. Vu l’accroissement des prêts douteux avec des garantis insuffisantes et la chute du prix de d’autres actifs, les fonds additionnels injectés par la Banque du Japon ou les dépôts additionnels d’épargnants ont été utilisés pour constituer des réserves de liquidités contre les prêts douteux plutôt que d’être utilisés pour étendre les prêts à des emprunteurs plus valables.

La réponse du gouvernement aux problèmes de l’industrie bancaire a été de saupoudrer des fonds pour rescaper certaines banques ou de nationaliser d’autres banques. Vers la fin de 1998, $514 milliard de fonds de sauvetage étaient alloués, dont $214 milliard pour acheter des actions de banques en difficulté et $154 milliard pour nationaliser, restructurer et liquider des banques en faillite. (Herbener 1999). La nationalisation et le sauvetage ne servent qu’à maintenir à flot des institutions financières dont le management est douteux, ces opérations retardent la restructuration nécessaire qui permettrait à celles-ci de servir d’intermédiaires financiers de nouveau. Le libre marché permet normalement aux banques dont les créances sont douteuses de faire faillite, ou encore d’être achetées par d’autres banques avant d’être restructurées.

Apres une correction causée par le marché, les banques pourraient de nouveau servir comme intermédiaires financiers. Une certaine quantité de ces corrections a néanmoins pris place. La plupart des fusions bancaires se sont cependant produite pour de petites banques qui n’avaient pas accès aux fonds de sauvetage. (Herbener 1999). Une fusion importante a été annoncée, elle permettrait de combiner la banque Dai-Ichi Kangyo Bank Ltd., la Banque Industrielle du Japon Ltd, et la banque Fuji Ltd. en une seule banque avec $1.2 trillion d’actifs (Herbener 1999). Tant et aussi longtemps que le gouvernement du Japon continuera d’intervenir par le biais de fonds de sauvetage et de nationalisations, le processus de faillite des banques fautives ou de fusion des banques sera retardé, ce qui allongera le temps pendant lequel celles-ci ne peuvent fonctionner comme intermédiaires efficaces.

Le gouvernement japonais a tout fait pour empêcher la liquidation des mauvais investissements associés au boom précédent. Le Japon a mis sur pied un fond de 20 trillion de yens pour faciliter le crédit aux compagnies. L’Economist Intelligence Unit indique que "les fonds déboursés dans le cadre de ce programme vont souvent à des compagnies dont la cote de crédit ne vaut rien et qui feraient faillite autrement " (EIU 2001).

Selon la théorie économique autrichienne, ce sont ces compagnies qui doivent faire faillite si on veut que l’économie se redresse. Lorsqu’une compagnie fait faillite, les ressources véritables ne sont pas perdues ; le capital et les travailleurs sont redirigés vers d’autres industries selon la préférence des consommateurs. Le gouvernement contrôle et alloue de plus en plus de prêts via le Programme Budgétaire de Prêts et d'Investissements (PBPI) (EIU 2001). Le PBPI reçoit de l’argent du fond d’épargne du système postal, qui disposait de 254.9 trillion de yens en l’an 2000, soit 35% de tous les dépôts des ménages (EIU 2001).

Les prêts du gouvernement sont normalement consentis à des alliés politiques du Parti Libéral Démocratique, comme des compagnies de la construction, ce qui permet la création de projets inutiles. Dans un cas un prêt de $5.3 milliard fut dirigé vers la construction d’un tunnel s’étendant sur la baie de Tokyo, un projet qui, d’après les estimations du gouvernement, encaissera des pertes jusqu’en 2038.(Herbener 1999). Ce type de prêt ne reflète certainement pas le choix des consommateurs.

Le gouvernement a aussi tenté de faire monter artificiellement le cours des actions à la bourse en achetant des actions lorsque l’indice Nikkei est descendu sous la barre des 12,000 de façon à maintenir les ratios de capitaux adéquats tels que défini par la Bank for International Settlements. Les banques ont la possibilité de compter jusqu’à 45 pourcent de leurs profits non réalisés sur ces actions détenues vers leurs fonds propres complémentaires ; les ratios à respecter sont en danger lorsque le Nikkei tombe en bas de 13,000 (EIU 2001). Le fait de faire grimper artificiellement les actions entrave les forces du marché et empêche une réallocation du capital et une reprise économique.

Dans son ouvrage America's Great Depression, Rothbard (2000) écrit, "il y a une chose que le gouvernement peut faire pour améliorer les choses [lors d’une dépression], cependant: Il peut réduire drastiquement son rôle dans l’économie en sabrant dans ses propres dépenses et en abaissant les taxes" (p. 22). Le gouvernement japonais augmenta sa taxe de vente de 3 à 5 % en 1997. Il y eut des baisses d’impôt en 1994, et en 1998 le taux d’imposition maximal fut abaissé de 65 à 50% et le taux pour les compagnies passa de 46 à 40%. En dépit de certaines baisses d’impôt, le gouvernement japonais a maintenu et même augmenté ses dépenses. Les dépenses reliées aux services gouvernementaux ont connu une hausse de 9% entre 1995 et 1999(EIU 2001).

Les baisses de taxes et d’impôt de peuvent pas générer la totalité de l’effet bénéfique désiré si elles ne correspondent pas à une baisse des dépenses gouvernementales. Si d’avantage d’argent est laissé entre les mains de citoyens privés, une partie de celui-ci sera épargné, aidant ainsi l’allongement de la structure de production, alors que toutes les dépenses gouvernementales vont vers la consommation.[8] L’accroissement de la taxe de vente et l’incapacité à réduire les dépenses gouvernementales sont des facteurs qui ont allongé la durée de la récession. Les dépenses gouvernementales cherchent à maintenir les structures courantes de la production et vont à l’encontre de la demande des consommateurs au lieu de permettre la liquidation et la reconstruction. (Herbener 1999).

Les stimulus fiscaux à répétition payés à même les fonds publics, les sommes considérables provenant des épargnes du système postal et les efforts pour empêcher la faillite de banques ou d’entreprises non solvables sont des éléments qui ont empêché le marché d’agir rapidement et de permettre au Japon de sortir rapidement de la récession.

L’industrie minière requiert une forte intensité de capitaux et est à l’un des stades de production les plus éloignés de la consommation éventuelle, Le secteur manufacturier requiert aussi une forte intensité de capitaux et est à un stade plutôt éloigné de la consommation finale, quoique dans une moindre mesure. La vente en gros et au détail n’est pas une activité à forte intensité de capital et est à un stade de production très proche du consommateur. Finalement les services sont au stade final de la production et ne sont qu’à faible intensité de capitaux. Bien qu’il puisse y avoir des exceptions pour chaque catégorie, en gros ces industries ont été touchées au cours de la récession dans un ordre où celles qui requièrent une forte intensité de capital et qui sont éloignées des consommateurs ont été sévèrement affectées, puis ensuite les autres au fur et à mesure. Ces contractions successives dans l’ordre où elles sont survenues cadrent bien avec la théorie autrichienne des cycles économiques.

En 1990 il y eut une forte expansion dans le secteur minier mais, lorsque le boom artificiel a connu une fin, les secteurs qui ont été les plus durement touchés sont tombés dans l’ordre prédit par celle-ci. Le pire taux de croissance du PNB s’est retrouvé au sein de l’industrie minière, puis par le secteur manufacturier, puis finalement la vente en gros et au détail. Finalement c’est le secteur des services qui a connu la plus petite contraction.







































































































References:

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Economist Intelligence Unit. 2001. Country Profile Japan. London, U.K.
Friedman, Milton, and Schwartz, Anna. 1965. The Great Contraction, 1929–1933. Princeton, N.J.: Princeton University Press.
Garrison, Roger. 2001. Time and Money: The Macroeconomics of Capital Structure. New York: Routledge.
Hayek, F.A. 1960. Prices and Production. London: Routledge and Kegan Paul.
Herbener, Jeffrey. 1999. "Revisiting the Japanese Miracle." Unpublished paper.
International Financial Statistics Year Book. 1996. International Monetary Fund. Washington, D.C.: Government Printing Office.
International Financial Statistics Year Book. 2001. International Monetary Fund. Washington, D.C.: Government Printing Office.
Keeler, James. 2001. "Empirical Evidence on the Austrian Business Cycle Theory." Review of Austrian Economics 14 (4): 331–51.
Krugman, Paul. 1998. "It's Baaack: Japan's Slump and the Return of the Liquidity Trap." Brookings Papers on Economic Activity 10 (2): 137–87.
__________. 2001. "Purging the Rottenness." New York Times 25 April.
Mankiw, Gregory. 2000. Macro Economics. New York: Worth Publishers.
Mises, Ludwig von. [1912] 1980. The Theory of Money and Credit. Indianapolis, Ind.: Liberty Classics.
__________. [1949] 1998. Human Action: A Treatise on Economics. Scholar's Edition. Auburn, Ala.: Ludwig von Mises Institute.
Rothbard, Murray. [1962] 1993. Man, Economy, and State. Auburn, Ala.: Ludwig von Mises Institute.
__________. [1963] 2000. America's Great Depression. Auburn, Ala.: Ludwig von Mises Institute.
Rothbard, Murray. [1963] 1990. What Has Government Done to Our Money? Auburn, Ala.: Ludwig von Mises Institute.
Wood, John. 1999. Money, Its Origins, Development, Debasement, and Prospects. Great Barrington, Mass.: American Institute for Economic Research.

Notes

1
Toutes les statistiques fournies proviennent du Economist Intelligence Unit Country Profile Japan (1996 and 2001) sauf en cas de specification contraire.
2
Plusieurs des chiffres de cet article sont donnés en yen. Entre 1986 et l’année 2000, le taux de change variait entre 168.52 yens par dollar (1986) et 94.06 yen par dollar (1995). En 2000 le taux de change moyen était de 107.77 yen par dollar (International Financial Statistics Yearbook 2001).
3
Krugman n’est pas convaincu par les chiffres actuels et pense que d’autres travaux empiriques devraient être effectués. Il croit que cette politique est adéquate et que le Japon devrait s’engager a générer de l’inflation pendant 10 ans au moins.
4
Par exemple, le dollar US avait un pouvoir d’achat 25 fois moins grand en 1999 que celui qu’il possédait au début du siècle (Wood 1999). Pour en savoir d’avantage sur ce que le gouvernement a fait pour déprécier la valeur de la monnaie voir (1990) et Wood (1999).
5
La masse monétaire utilisée ici l'est au sens étroit —dépots transférables + monnaie a l'extérieur des dépots bancaires, et "quasi monnaie"—les engagements des institutions bancaires incluant les dépots a court et long terme,et les dépots en devises étrangeres.
6
L’économie peut opérer temporairement au-delà de ses capacities de production limites parce que cette limite est définie comme la combinaison de consommation et d’investissements qu’il est possible de maintenir. Voir Garrison (2001, pp. 70–71).
7
Les lecteurs qui ne sont pas familiers avec la théorie du cycle économique de l’école autrichienne peuvent lire Mises (1998, pp. 535–84; 1980) ou Hayek (1960) concernant les énoncés classiques de cette école de pensée.
8
Voir Rothbard (2000, p. 20, n. 15) pour savoir pourquoi les dépenses du gouvernement doivent toujours être comptées comme de la consommation.



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